Mahmoud Darwich
_Le poète palestinien Mahmoud Darwich est né le 13 mars 1941 à Al-Birwah en Galilée et est mort le 9 août 2008 à Houston (Texas, États-Unis).
- « Identité » Suite à l'interrogatoire qu'il subit à la prison de St Jean d'Acre où il est incarcéré pour ses écrits jugés trop nationalistes, Darwich écrit ce poème en 1964. Texte connu sous le nom « Inscris... je suis arabe», il est devenu depuis le symbole de la résistance palestinienne.
- « État de siège » (Extraits). Texte écrit en janvier 2002 en réaction à l’offensive de l’armée israélienne dans le territoire palestinien autonome de Ramallah. On dit que les images d’Olivier Thébaud «prolongent» le texte «État de siège» en offrant un «douloureux témoignage» visuel.
- « Pour décrire les fleurs d'amandier », dit par Didier Sandre, puis par l'auteur.
- « Je ne désire de l'amour que le commencement » dit par Didier Sandr.
- « Nuit qui déborde du corps », dit par Didier Sandre (à 11m 54).
« L’histoire de la Palestine a toujours été une histoire plurielle. Et le conflit qui nous oppose aux Israéliens, sur le plan conceptuel, tourne autour de cela. Eux voudraient que l’histoire de la Palestine commençât avec leur histoire, c’est-à-dire depuis les siècles où ils peuplèrent et régnèrent sur cette terre. Comme si l’histoire s’était cristallisée et qu’il n’y avait rien avant et rien après. L’État d’Israël d’aujourd’hui serait le prolongement naturel de cette période. Nous, nous pensons que l’histoire de la Palestine débute depuis qu’il y a des hommes, du moins les Cananéens. Et si elle se poursuit avec la période juive, et nous ne cherchons pas à le nier, l’histoire de la Palestine est plurielle. Elle englobe aussi bien les Mésopotamiens, les Syriens, les Perses, que les Égyptiens, les Romains, les Arabes, plus tard les Ottomans. Son histoire s’est peut-être faite dans la violence ; il n’empêche qu’elle est le fruit de la rencontre de tous ces peuples. Cette pluralité est une richesse. Et je me considère comme l’héritier de toutes ces cultures et ne me sens aucunement gêné de dire qu’il y a une part juive en moi. Je n’arrive pas à concevoir une possession exclusive de ce territoire. Je ne réponds pas aux Israéliens qui prétendent être dans le prolongement du royaume d’Israël que je suis le prolongement des Cananéens. Je ne cherche pas à dire que j’étais là avant eux, je dis seulement : je suis le produit de tout cela et je l’accepte et je l’assume. »
Mahmoud Darwich, entretien à Libération, 10-11 mai 2003
Mahmoud Darwich, entretien à Libération, 10-11 mai 2003